mardi 24 mars 2015

Stop aux pesticides "cancérogènes probables" dans nos assiettes !

L'agence du cancer de l'Organisation Mondiale de la Santé vient de se prononcer:  17 experts de 11 pays se sont réunis au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC, Lyon, France) pour évaluer la cancérogénicité des pesticides organophosphorés: tétrachlorvinphos, parathion, le malathion, le diazinon, et le glyphosate.
Ce dernier est le principe actif du Roundup et c'est une des substances les plus répandues en agriculture et en horticulture en tant qu'herbicide.
"En France, un champ de blé sur trois est traité au glyphosate. En Europe, pas moins de 400 entreprises en commercialisent, à travers 30 désherbants différents. Ailleurs dans le monde, une bonne partie des maïs et soja OGM ont été conçus pour être « Roundup ready », c’est-à-dire résistantes au glyphosate. Ce qui permet d’épandre du glyphosate sur un champ et y tuer toutes les plantes sauf les OGM." (rue89 23/03/2015)

"Cancérogène probable" ?

"[Le CIRC - (Centre international de recherche sur le cancer)] "classe donc l’herbicide au rang de cancérogène probable, dans sa catégorie 2A. Pour comparaison, on trouve dans la même catégorie les formaldéhydes, ces produits chimiques biocides utilisés dans les colles, résines et dans le textile dont la mise sur le marché est interdite en France depuis 2012.

Les bitumes routiers, qui ont valu la condamnation en 2012 d’une filiale de Vinci après la mort d’un employé atteint d’un « cancer du bitume », ne sont classés eux que dans la catégorie 2B, c’est-à-dire cancérogènes possibles. C’est dire la prudence du Circ. Rappelons ensuite que jamais un agent classé cancérogène n’a ensuite été rétrogradé par le Circ à un échelon de dangerosité inférieur."
Lire l'article sur Rue89 (Rue89 23/03/2015)

Sommes-nous concernés par l’absorption des herbicides ? 

En décembre  2011, des chercheurs de l'université de Leipzig ont cherché à déterminer la présence ou non du glyphosate dans les urines pour  un échantillon de population urbaine.  Tous les échantillons ont montré des concentrations importantes de matière active de l'herbicide, qui était supérieure de 5 à 20 fois supérieure à la limite de l'eau potable. Aucun des sujets examinés n'avait été en contact direct avec l'agriculture. Liens sur ce sujet : Etude, Article, autre article
Et malheureusement,  l'exposition de la population aux pesticides ne s'arrête pas uniquement au glyphosate, comme en témoigne ces autres articles:
Une vingtaine de perturbateurs endocriniens dans les cheveux des Parisiennes (Le Monde 12/03/2015)
Pesticides: les Français en ont plein le sang (Pesticides-Etudes 15/03/2011)

Les populations qui vivent à proximité des cultures traitées, sont quant à elles directement exposées.
Parfois avec des conséquences immédiates, comme en Gironde en mai 2014, où 23 enfants et leur enseignante ont été pris de malaises (Omerta sur les pesticides dans le vignoble bordelais (Le Monde 04/07/2014). Ou bien sous une forme latente : Les pesticides agricoles contaminent les habitations des résidents ruraux (Bioaddict 20/02/2011)

Nous absorbons les pesticides présents dans l'eau

Le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) publie des chiffres inquiétants sur les données de 2012:"Il y a des pesticides dans 89% des points de mesures en eau de surface. Dans 26% des points de mesures c’est même 20 pesticides et plus que l’on retrouve, dans + de 51% des points plus de 11 pesticides différents ! Au niveau des cours d’eau, 602 pesticides différents ont été identifiés." 

De nos jours plus personne n'est surpris par un article sur l'état de la pollution des rivières...Pesticides : la contamination alarmante des rivières françaises (Les Echos 21/03/2015)
On sait que certaines molécules ne disparaissent malheureusement pas facilement. Et tôt ou tard, elles se retrouvent dans l'eau de consommation...Tout comme les antibiotiques, elles nous reviennent par le robinet, voire même dans l'eau en bouteille.Qualité de l’eau potable : difficile d’échapper aux polluants.Traces d’herbicides, de fongicides et même de médicaments ! (60 Millions -Mag 25/03/2013)

Nous absorbons les pesticides présents dans les aliments

De nombreuses études ont déjà témoigné de la présence de résidus de pesticides et d'autres substances liés aux procédés industriels (conservation, emballage...) dans l'alimentation. Certaines s'accumulent dans notre organisme, d'autres sont capable de perturber l'organisme même à faible dose.
Une étude qui date de 2010 démontrait déjà, la présence des pesticides dans l'alimentation.

En mars 2013, l'Association Génération futures, approfondie son étude en ciblant les produits issus du blé et révèle que 75% des aliments étudier contiennent des résidus de pesticides.Enquête EXPPERT 1 - Exposition aux Pesticides Perturbateurs Endocriniens

Stop aux pesticides et aux OGM dans nos assiettes !

Dès lors que ces pesticides, dont le plus utilisé (le glyphosate) est reconnu cancérogène probable, il en va de la santé publique que de veiller à ce qu'il ne se retrouvent pas dans les assiettes ou les verres de nos enfants à la cantine.
Pour cela nous appelons nos élus à agir à trois niveaux:

  1. Interdire les aliments produits au moyen de pesticides
    Car ils sont les plus susceptibles de contenir des résidus de pesticides. C'est pourquoi nous défendons les aliments biologiques des différents labels, qui seuls, répondent à des cahiers des charges stricts et sont contrôlés par des organismes indépendants, offrant un maximum de garanties aux consommateurs.
  2. Interdire les OGM dans les assiettes, les viandes et les produits d'animaux nourris aux OGM (œufs, laitages, etc.) 
    Car les OGM promeuvent les pesticides! Par exemple le Maïs MON603 est produit pour que la plante résiste  lors de sa culture au désherbant (RoundUp qui est donc également cancérigène "probable"). En réalité cela génère une augmentation du recours aux pesticides dans les cultures et augmente donc les résidus sur l'alimentation et augmente également les pollutions des nappes phréatiques et rivières.
    3 OGM de Monsanto reconnus toxiques pour la santé ! (Bioaddict 14/12/2009)
    80% des animaux d'élevage consomment des OGM (bastaMAG 6/05/2011)
  3. Interdire l'emploi des pesticides autour des captages d'eau, selon les bassins versant et les zones étendues qui concernent directement et indirectement les captages.
Aujourd'hui, il est temps d'agir, d'autres le font déjà:
Pollution : de l'agriculture bio au secours de la qualité de l'eau à Paris (Le JDD 22/03/2015)

L'UFC-Que Choisir Côte d'Or dénonce: PARODIE DE CONSULTATION SUR L’EAU POTABLE DANS LES BASSINS RHÔNE ET SEINE


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