vendredi 11 novembre 2011

Bernard RONOT, paysan bio retraité et vice-président de Graines de Noé nous apporte son soutien.

Bernard Ronot est pour nous un témoin important de l'agriculture locale. Installé à Chazeuil (21), il a connu le travail des champs avec les chevaux, a pratiqué l'agriculture chimique, qu'il a arrêté à 55 ans pour passer au bio. 


Il est aujourd'hui vice-président de l'association "Graine de Noé" et conserve une centaines de blés anciens en culture.
Voici quelques extraits de son témoignage dans le livre "Voyages autours des blés paysans" Ed. Réseau Semences Paysannes:
"Quand on a mis l'ammonitrate sur les anciennes variétés qu'on avait encore à l'époque, elles n'ont pas supporté à la récolte. C'était de véritables galettes plaquées au sol. Inrécoltables. Il a fallu les abandonner et voici qu'est arrivé le Vilmorin 27. Le moteur, l'ammonitrate, le 27, c'était la révélation. Mais l'ammonitrate c'est une drogue. C'est un pétard pour nos blés, comme celui que prennent les jeunes. Et si le blé s'en est servi, l'herbe qui était autour aussi. C'était le vulpin, qui a
commencé à dépasser le blé. Et là les techniciens phytosanitaires nous ont trouvé l'isoproturon : "~ 150 grammes dans 400 litres ». On a essayé et ça a marché! Comment voulez-vous qu'on ne soit pas convaincu?"
"On a fait cela pendant 30 ans et on a triplé voire quadruplé nos rendements. Puis un Jour une Jeune technicienne en phytosanitaires, qui sortait de l'école est venue me voir, Elle me dit "Monsieur Ronot vous êtes un inconscient ". Pour nous, les recommandations de mettre des gants, une combinaison et un masque pour épandre les pesticides à tête de mort, n’étaient pas sans nous interpeller et à la fin des années 80 nos meilleures terres s'asphyxiaient, nous commencions à déceler des nitrates dans l'eau du robinet, il était bien évident que les pesticides prendraient le même chemin. Alors on a tourné la page, on est passé à la bio. j'avais 55 ans."



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